Du dessin à la photographie, en passant par le fromage*, voici - un peu - qui je suis...
En 2009 et 2010, je faisais un break, une pause, dans ma vie professionnelle... Après avoir fait du beau & de l'utile (designer produit), puis du beau & de l'inutile (responsable de communication), je devenais piéton, voyageur, libre et éventuellement bientôt photographe suite à ma rencontre avec Sébran d'Argent .
Arrivant du Cachemire au Ladakh, voyageant en bus de Srinagar à Leh en passant par Kargil, je boude les endroits clinquants à touriste pour l'auberge du bout de la route, chez Ostal, où sur un muret étaient posées des photos, où à une table derrière était posé leur photographe. C'est ainsi que je rencontrai Sébran d'Argent dans ce lieu qui deviendrait celui de tous mes repas, de mes partie d’échec - je suis toujours aussi mauvais - et de belles discussions... et là où je décidais également d'accompagner ce petit groupe de photographes libres en virée, en moto, en Royal Enfield (Oh ! Lamayuru !)
De retour en France l'année d'après, je redevenais producteur d'images, d'événements, de loisirs - mon festival de Blues mais aussi sur des salons commerciaux...
Et chaque année, j'avais le plaisir de recevoir un appel de Sébran qui, de passage à Paris, me racontait ses voyages - photos à l'appui - et avec qui nous pouvions passer des heures à discuter...
Comment en suis-je venu à la photographie argentique ?
Remontons en 1997 (ou 96), avec mon bac fraîchement empoché, l'avenir devant moi, et une année de fac d'Arts Plastiques à effectuer. Le décor : Valenciennes.
Sculpture, dessin, peinture, montage vidéo et photo sont au programme... et 2 labos pour faire les tirages en noir & blanc sont disponibles, chaque jour, tous les jours, chacun avec plusieurs agrandisseurs, et moi avec le Nikkormat de mon père et des pellicules Ilford plein les poches... première expérience.
Et puis plus rien, mes études de designer produit et le retour à Paris m'éloignent du labo - mais pas de l'appareil.
En 2000 c'est avec le vieux Voigtlander de mon grand-père que je pars en Australie, puis avec le Nikon à Malte, au Maroc, au Kenya...
Et je m'éloigne encore plus des pellicules...
Puis Sébran d'Argent me parle de lumière (photo) et de photographie (dessin par la lumière), je l'écoute et regarde ses photos et celles d'autres photographes (merci au magazine Heaven) et glisse dans ma poche un Rollei 35. Je refais de la photo - de la prise de vue, du moins.
Le temps passe, et c'est en 2017 que j'ose enfin montrer à Sébran mes clichés - ou plutôt les impressions des scans de mes négatifs : sacrilège !
S'il me rassure sur mon œil, il me propose un deal : "Si tu veux, je peux te donner tous les conseils pour tes photos, t'aider, mais à une seule condition : tu fais tes tirages toi-même, il ne faut pas faire les choses à moitié".
Le message est clair, je trouve un labo partagé, achète du papier photo et m'y colle...
Le plaisir de la chambre noire, le souvenir de 20 ans (!!) avant, le calme, le temps, l'apparition de l'image (et les ratés, les erreurs, l'apprentissage), et tous les 2 jours, je montre à Sébran où j'en suis, ses conseils (ou plutôt ses questions sur mes choix) qui guident mes tâtonnements : j'ai fait mes photos, du début à la fin !
Je suis photographe !
Enfin, presque !
Je fais mes tirages couleurs et noir & blanc, j'accroche le résultat dans des brasseries parisiennes, je vends même mes premiers tirages !
J'agrandi mes outils avec les arrivées d'un Mamiya RB67 ProS, de 3 Kodak Brownie et d'un Polaroid SX-70 (et depuis un Rolleiflex), je shoote, je tire... mais ça ne suffit pas.
Alors je sors présenter mon travail à tous, avec l'aide de Sébran d'Argent et d'un petit groupe d'amis, sur les murs de Paris, je rencontre des gens amateurs d'art, d'autres "juste" sensibles à mes images. Je partage ma vision au travers de ces petites fenêtres sur le monde, certains passants s'arrêtent, on discute.
Je sais que c'est ça qui m'anime : le partage ! la discussion... l'échange.
Mon médium : la photographie** (argentique, bien sûr).
Je suis tireur-filtreur
L'artisanat, toujours !
En plus de réaliser mes tirages et de donner des cours, je tire pour d'autres photographes, l'occasion de côtoyer d'autres photographes, de voir des photographies qui sortent de mon univers personnel, de m'effacer derrière le travail des autres pour que le mien soit inaperçu et évident à la fois.
Vincent Delsupexhe